L’ATE craint que les ruptures de correspondances induites notamment par les travaux prévus à la gare de Lausanne ne perdurent au-delà de 2030. Elle déplore notamment que les grands investissements ferroviaires en cours sur l’arc lémanique (Léman 2030, métro M3, mais aussi l’axe Yverdon – Lausanne, troisième voie Rolle – Allaman etc.) ne voient leur utilité restreinte en l’absence d’une conception globale. En effet, le maillon manquant encore à cette conception globale est le noeud ferroviaire à Lausanne, qui doit garantir le lien entre les différentes offres régionales.

En conséquence, l’ATE Vaud demande que soient menées, dans le programme PRODES 2030/35, des études visant à créer un véritable noeud ferroviaire à Lausanne, et notamment :

• La réduction du temps de parcours entre Berne et Lausanne en dessous du seuil de 60 minutes, condition sine qua non, de correspondances stables sur le bassin lémanique.
• La réduction du temps de parcours sur la ligne du pied du Jura (Yverdon-Neuchâtel-Bienne) pour atteindre toutes les correspondances à Lausanne.
• La réduction du temps de parcours sur la ligne du Simplon pour garantir toutes les correspondances à Lausanne ainsi qu’à Viège.

Des cadences régulières, à trente minutes, sans ruptures de correspondances, permettent de garantir des liaisons fiables et efficaces avec les lignes secondaires et les régions périphériques et  de diminuer les coûts d’exploitation, gage d’une allocation durable des ressources publiques.

Pour l’ATE, la diminution des durées de trajet n’est pas un but en soi, mais permet d’augmenter l’attractivité et la compétitivité de l’offre globale des transports publics.

L’ATE salue les améliorations introduites dans le nouvel horaire, tel que :

• la liaison en InterRegio entre Lucerne, Berne et Genève-Aéroport avec arrêts systématiques à Nyon, Morges, Palézieux et Romont ;
• l’accélération de l’InterRegio en provenance du Valais entre Lausanne et Genève ;
• la cadence semi-horaire pour le trafic régional dans la Broye.

Malheureusement, la plupart de ces améliorations se sont faites au détriment de l’offre ailleurs, et notamment des correspondances entre la ligne ferroviaire Berne-Lausanne et la ligne du Simplon (Lausanne-Vevey-Montreux-Aigle-Valais) : une correspondance horaire au lieu de deux auparavant.

Concrètement, cela signifie que lorsque le train arrivera en gare de Lausanne en provenance du  Valais, la correspondance de Fribourg aura déjà dû partir pour arriver à temps à Berne afin d’y assurer d’autres correspondances. Le problème se pose de manière identique dans le sens  opposé.

Des solutions provisoires qui nécessitent des transbordements supplémentaires ont été trouvées avec des liaisons directes Vevey-Palézieux pendant le week-end, répondant ainsi partiellement aux besoins des régions de la Riviera et du Chablais, et leur secteur touristique.

Mais cette situation démontre bien qu’il y a un problème fondamental de correspondances entre les lignes ferroviaires en gare de Lausanne. Avec les infrastructures actuelles, des améliorations  pour une région ne sont possibles qu’au détriment de l’offre dans une autre.

En effet, les nombreux projets prévus ou en cours de réalisation en Suisse romande ne vont pas résoudre ce problème : seul un temps de parcours entre Berne et Lausanne de moins d’une heure (tel que conceptualisé par le projet « Rail2000 » en 1987) permettrait d’assurer un plan de correspondances cadencé. Or le projet « ZEB » qui doit se déployer jusqu’en 2025, prévoit un temps de trajet entre Lausanne et Berne de 61 minutes. Quant au projet PRODES 2030, actuellement en consultation, s’il prévoit plusieurs grands investissements autour l’arc lémanique, aucun ne vise à améliorer l’axe Berne – Fribourg – Lausanne.

L’ATE appelle les autorités cantonales et fédérales à garantir un lien de qualité et l’équilibre de toutes les régions de Suisse en matière de transports publics.

Contacts
Samuel Obi, membre du comité ATE Vaud au 078 601 04 11
Valérie Schwaar, secrétaire générale ATE Vaud au 079 510 15 02