Le goulet d’étranglement de Crissier
Pudiquement, l’OFROU parle d’assainissement mais il s’agit bel et bien d’une augmentation massive de la capacité du noeud autoroutier : l’échangeur de Villars-Ste-Croix sera élargi de deux voies dans chaque sens ; deux nouvelles jonctions seront créées à Ecublens et Chavannes, faisant passer le nombre de voies à 10 à la hauteur de Crissier (de quoi rendre jaloux les Californiens) – sans oublier « l’amélioration » de la jonction de Malley. C’est un magnifique appel d’air qui amènera des dizaines de milliers de voitures supplémentaires dans l’agglomération et augmentera durablement le trafic interne des communes de l’ouest.
Une nouvelle jonction à la Blécherette
Au nord, la construction d’une deuxième jonction va transformer cette zone en un vaste dédale de routes et de voies déversant un flot continu de voitures vers les quartiers nord de la ville et le futur écoquartier des Plaines-du-Loup.
L’élargissement du tronçon Vennes-Belmont
L’est de l’agglomération n’est pas en reste avec le projet d’élargissement à trois voies du tronçon Vennes-Belmont visant à une augmentation du trafic jusqu’aux sorties de Lutry et de Vennes. L’ATE a d’ailleurs réunit plus d’un millier de signatures contre ce projet.
Le contournement autoroutier de Morges sans contrepartie
Enfin l’ATE craint que le projet de contournement autoroutier de Morges ne se transforme en projet de nouvelle autoroute sans suppression de l’actuel tronçon en traversée de Morges.
Les conséquences de l’augmentation de la capacité de toutes les entrées de l’agglomération seront catastrophiques pour les centres urbains, les rues ne pouvant, elles, pas être élargies. Pire, les bouchons aux sorties d’autoroutes et en ville s’allongeront, annihilant les effets attendus de ces énormes investissements. Et cela sans compter les effets négatifs sur la qualité de l’air et les niveaux de bruit dans les quartiers.
Lausanne Région le révélait cet hiver, le trafic a augmenté de 10% à 15% sur le réseau autoroutier lausannois depuis 2010. Des résultats dopés en partie par la création de la Bande d’Arrêt d’Urgence active (BAU) entre Lausanne et Morges.
Les élargissements et autres nouvelles autoroutes construites partout en Suisse et ailleurs, ont toujours conduit à une augmentation quasi automatique du trafic, amenant immanquablement une congestion encore plus forte dans les années qui ont suivi. On peut citer les exemples locaux que sont l’élargissement à trois voies du tronçon Villars-Sainte- Croix-Vennes et la BAU entre Ecublens et Morges. Plus loin, Zurich est un exemple patent de la fuite en avant de l’élargissement autoroutier, la congestion coïncidant presque avec la fin des travaux.
Les communes de l’agglomération doivent prendre conscience que cette volonté « d’améliorer l’accès à l’agglomération » se fera au détriment de ses habitants, péjorera la qualité de vie et rendra inefficace à terme les politiques en faveur de la mobilité douce et des transports publics face à cette déferlante de trafic routier.
Aujourd’hui, sur 100 personnes se rendant à Lausanne depuis le nord, 93 le font en voiture via l'autoroute (elles sont 70 sur 100 en provenance de l’est, 67 depuis l’ouest). Courir derrière l’explosion de la mobilité individuelle en cherchant à redimensionner les routes s’apparente à l’âne suivant la carotte suspendue à son museau. Seul le développement des transports publics – et notamment dans et entre le nord et l'ouest de l'agglomération - ainsi qu’un aménagement éclairé du territoire sont les garants de la sauvegarde des atouts de toute la région.
Contacts
Valérie Schwaar, secrétaire générale ATE Vaud au 079 510 15 02
Dimitri Simos, président ATE Vaud au 076 416 05 46